Lorsque l’on a réservé le trajet Phnom Penh – Battambang la veille, on nous l’a vendu comme un bus confortable avec photos à l’appui. Départ 9h, pour 5 heures de trajet et aucun stop. Départ à peu prés à l’heure, 30 minutes de retard et bus pas du tout conforme aux photos montrées (ça on s’y attendais).
Pour économiser un peu on a repris le risque de ne pas prendre de siège pour Clara, espérant que le bus ne soit pas plein. Ce coup si pari perdu, il est archi plein, et nous sommes les seuls touristes à bord. La quasi totalité des Cambodgiens qui partagent le bus avec nous portent des masques !!!
On fait un peu office d’attraction et tous les gens sont tournés vers nous. Drôle d’impression…
On voulait de l’authentique, on peut dire qu’avec ce trajet on a été servit.
On traverse le Cambodge profond alternant campagne et village. Pour vous décrire un peu le tableau, une route en bitume (en assez bon état pour le pays) avec de chaque coté des gens à pieds, en vélo, en scooter, des animaux, des charrettes, des tracteurs, des enfants traversant la route en courant…
Notre chauffeur avait la stressante habitude de klaxonner à chaque fois qu’il dépassait l’un d’eux (c’est à dire toutes les 30 secondes). Le pire est que l’on s’arrête à peu prés toutes les 2 minutes pour que des personnes montent et d’autres descendent (parfois même juste pour que certain aillent faire leur courses). Comme il y en a plus qui montent on se retrouve vite en surcharge.
La conduite du pilote est de plus en plus Kamikaze, heureusement Delphine et Tom ne s’en rendent même pas compte tant Delphine est plongée dans son livre sur les Khmères et Tom dans Mario Kart.
Si pour faire Koh Chang – Phnom Penh on avait qualifié notre bus de « made in Roumanie », là c’est carrément un bus de Kosovars :
Le sol ressemble à celui d’un bus Médoc Evasion après un retour de déplacement (pour les Ultras qui nous lisent), la chaleur monte, les odeurs aussi, la voisine vomit tripes et boyaux,…
Tout à coup le chauffeur s’arrête au milieu de nulle part et tout le monde descend. Les freins viennent de lâcher ! Il descends avec un couteau suisse et un tournevis, disparaît sous le bus et ressort un quart d’heure plus tard avec le sourire. On repart quand à nous un peu moins serein…
(Même pendant la réparation du bus, Delphine reste à bord scotchée à son livre)
Bref, on a mis 7 heures, au lieu des 5 heures prévus pour faire…350 km.
Au Cambodge, même une journée de transport à priori inintéressante, peut se révéler riche en rencontres et en anecdotes.
Sketch final, à l’arrivé du bus tous les rabatteurs nous sautent dessus, Maxime donne le nom d’un hôtel qu’il a vu sur internet la veille, le chauffeur de Tuk tuk accepte de nous y amener . On marche, donc, 300 mètres pour rejoindre son véhicule, faisons le tour d’un grand rond point pour revenir à l’endroit de départ(l’hôtel était collé à la gare de bus).
Grand seigneur il ne nous fera pas payer, mais nous lui laisserons quand même un pourboire pour la rigolade !!